Quelles sont les particularités du cerveau des gauchers ?

Seulement 10 % de la population mondiale est gauchère. Une particularité qui a toujours suscité l’intérêt des chercheurs. Une équipe internationale de scientifiques, dirigée par le Max-Planck Institute for Psycholinguistics, a récemment mené une étude sur près de 32 000 individus pour comprendre les différences entre le cerveau des gauchers et celui des droitiers. Les résultats sont étonnants.

Une étude d’envergure pour comprendre les différences cérébrales

L’étude, qui a nécessité l’analyse de milliers d’images cérébrales, a permis de comparer le cerveau de 31 864 individus, dont 3 062 gauchers. Les chercheurs ont comparé pas moins de 8 681 points sur l’ensemble du cortex pour identifier les asymétries entre le cerveau des droitiers et celui des gauchers. Un travail colossal qui a nécessité trois mois de traitement sur douze ordinateurs fonctionnant en parallèle, selon Zhiqiang Sha, une post-doctorante ayant travaillé sur le projet.

Le cerveau humain est naturellement asymétrique, chaque hémisphère étant spécialisé dans des fonctions différentes. Par exemple, l’hémisphère gauche contrôle la main droite et vice versa. Mais cette asymétrie est-elle plus marquée chez les gauchers ? C’est ce que les chercheurs ont voulu savoir.

A lire :   Changement d'heure 2023 : Les effets du passage à l'heure d'hiver

Des asymétries cérébrales propres aux gauchers

Les résultats de l’étude ont révélé des différences notables entre le cerveau des gauchers et celui des droitiers. Les chercheurs ont identifié dix régions du cortex cérébral où l’asymétrie est plus marquée chez les gauchers. Ces régions présentent une couche de matière grise plus épaisse, et donc plus de connexions entre neurones, dans l’hémisphère droit chez les gauchers que chez les droitiers. Une découverte qui corrobore le fait que chez les gauchers, c’est l’hémisphère droit qui contrôle les mouvements de la main dominante.

Cette étude a également révélé que l’asymétrie du cerveau des gauchers ne se limite pas à la motricité. En effet, alors que chez 95 % des droitiers, c’est l’hémisphère gauche qui domine le langage, ce n’est le cas que pour 70 % des gauchers. Une différence significative qui pourrait expliquer certaines particularités comportementales observées chez les gauchers.

A lire :   L'eau sur Terre : la réponse se trouve-t-elle dans de minuscules grains de poussière ?

Le rôle des gènes dans la latéralité

L’étude a également permis d’identifier six gènes associés à la gaucherie, dont un, NME7, qui est également responsable de la position des organes à droite ou à gauche du corps. Ces gènes pourraient jouer un rôle dans l’asymétrie structurelle du cerveau, notamment dans les régions cérébrales du langage.

Malgré ces découvertes, les chercheurs soulignent qu’il n’existe pas de marqueur clair permettant de différencier le cerveau d’un droitier de celui d’un gaucher d’un simple coup d’œil. Les différences sont subtiles et nécessitent une analyse approfondie pour être identifiées.

Une avancée majeure dans la compréhension de la gaucherie

Cette étude représente une avancée majeure dans la compréhension de la gaucherie. Elle a permis d’identifier des différences structurelles spécifiques au cerveau des gauchers et de mieux comprendre le rôle des gènes dans cette particularité. C’est la première fois que des zones spécifiques de l’anatomie cérébrale ont été reliées avec confiance à la gaucherie, explique Clyde Francks, directeur de cette recherche.

A lire :   Pourquoi vous devez fuir si vous voyez des vagues carrées dans l'océan ?

Les résultats de cette étude pourraient avoir des implications importantes dans divers domaines, notamment en neurologie et en psychologie. Ils pourraient également aider à mieux comprendre certaines pathologies neurologiques qui présentent une prévalence plus élevée chez les gauchers, comme la schizophrénie ou le trouble déficitaire de l’attention.

Afficher Masquer le sommaire