Le mystère de l’origine de l’eau sur Terre, qui a longtemps intrigué les scientifiques, pourrait enfin être résolu. Une équipe de chercheurs dirigée par l’université de Glasgow avance une théorie surprenante : le vent solaire aurait pu créer de l’eau à la surface de minuscules grains de poussière, ensuite déposée sur Terre par des astéroïdes.
Une origine solaire pour l’eau terrestre ?
La Terre est la seule planète rocheuse du Système solaire à être couverte d’eau à plus de 70 %. Depuis longtemps, les chercheurs s’interrogent sur son origine. Selon une nouvelle étude menée par l’université de Glasgow, le vent solaire, composé notamment d’ions hydrogène, aurait pu créer de l’eau à la surface de minuscules grains de poussière. Cette eau aurait ensuite été déposée sur Terre par des astéroïdes qui auraient croisé la trajectoire de notre Planète au début de l’histoire de notre Système solaire.
Il est important de rappeler que l’une des hypothèses pour expliquer la présence d’eau sur Terre fait intervenir des collisions avec des astéroïdes de type C, des astéroïdes carbonés qui représentent environ 75 % des astéroïdes. Cependant, l’empreinte isotopique de ces objets ne correspond pas tout à fait à celle de l’eau terrestre, suggérant la nécessité d’une autre source.
Une analyse approfondie des astéroïdes de type S
Les chercheurs se sont alors tournés vers un astéroïde de type S, principalement composé de silicates. Ils ont mené une analyse approfondie des quelques grammes de poussière de l’astéroïde Itokawa ramenés sur Terre en 2010. Grâce à une sonde atomique tomographique, qui permet d’observer en haute résolution la distribution spatiale des atomes d’un échantillon, les scientifiques ont eu accès aux 50 premiers nanomètres de la surface de ces grains de poussière.
Les résultats sont surprenants : ces grains de poussière contiendraient l’équivalent de 20 litres d’eau par mètre cube. Une eau isotopiquement plus légère que celle qui aurait pu arriver sur Terre à dos d’astéroïdes de type C. Cette découverte pourrait donc bien être la clé du mystère de l’origine de l’eau sur Terre.
Des implications pour les futures missions spatiales
Les chercheurs espèrent également que leurs travaux seront utiles aux futures missions spatiales. En effet, ils montrent que le même processus d’altération qui a créé de l’eau sur Itokawa s’est probablement produit sur des planètes dépourvues d’atmosphère. Cela signifie que les astronautes pourraient être en mesure de recueillir de l’eau fraîche directement à partir de la poussière à la surface de la Lune, par exemple.
Cette découverte ouvre donc de nouvelles perspectives pour l’exploration spatiale. Voici quelques implications possibles :
- La possibilité de recueillir de l’eau sur d’autres planètes pourrait réduire la quantité d’eau que les astronautes doivent emporter avec eux, allégeant ainsi la charge utile des missions spatiales.
- Si l’eau peut être extraite de la poussière sur la Lune ou d’autres planètes, cela pourrait également fournir une source d’oxygène pour les astronautes.
- Enfin, cette eau pourrait également être utilisée pour produire du carburant pour les fusées, ce qui faciliterait les voyages interplanétaires.
En somme, cette découverte pourrait bien révolutionner notre compréhension de l’origine de l’eau sur Terre et ouvrir de nouvelles voies pour l’exploration spatiale.