Malgré son potentiel énergétique impressionnant, l’hydrogène peine à s’imposer comme une alternative viable aux batteries dans les voitures particulières. En cause, des problèmes de production et d’efficacité énergétique qui freinent son adoption. Le cas du distributeur danois Everfuel, qui se désengage du marché des voitures particulières, illustre bien cette situation.
L’hydrogène : un carburant propre sur le papier
Utilisé notamment dans les fusées de la NASA, l’hydrogène est un carburant particulièrement dense énergétiquement parlant. Sa combustion ne produit que de l’énergie et de l’eau, ce qui en fait une source d’énergie propre en théorie. Toutefois, la réalité est plus complexe. En effet, la production d’hydrogène nécessite beaucoup d’énergie, notamment pour casser les molécules de H2O en hydrogène et oxygène lors du processus d’hydrolyse. De plus, une grande partie de cette énergie n’est pas convertie en hydrogène, ce qui pose un sérieux problème d’efficacité énergétique.
En prenant l’exemple de 100 kWh d’énergie initiale, les meilleures méthodes d’hydrolyse ont une efficacité comprise entre 60 et 80 %. Ainsi, seulement 60 à 80 kWh d’énergie sont convertis en hydrogène. À cela s’ajoutent les pertes liées à la compression et à la liquéfaction du gaz, ainsi qu’à sa conversion en électricité dans les voitures à hydrogène. Au final, on se retrouve avec seulement 30 à 40 kWh d’énergie utilisable. À titre de comparaison, le stockage direct d’électricité sur batterie permet d’obtenir 80 à 90 kWh d’énergie utilisable à partir de 100 kWh.
Le désengagement du distributeur danois Everfuel
Face à ces difficultés, certains acteurs commencent à se désengager de l’hydrogène. C’est le cas du distributeur danois Everfuel, qui a décidé de fermer ses stations de distribution d’hydrogène pour voitures particulières. Initialement, l’entreprise prévoyait d’ouvrir 19 points de vente, mais face au manque d’adoption de cette énergie, elle a dû revoir ses plans. En effet, seules 136 voitures roulant à l’hydrogène étaient immatriculées au Danemark.
Ce désengagement a coûté cher à Everfuel, qui a enregistré des pertes de 11 millions d’euros. Toutefois, l’entreprise ne compte pas abandonner totalement l’hydrogène et envisage de se concentrer sur d’autres secteurs.
L’avenir de l’hydrogène dans le secteur automobile
Malgré ces difficultés, l’hydrogène pourrait avoir un avenir dans certains domaines du transport, comme le transport routier ou maritime de marchandises, ou encore l’aviation. En revanche, pour le marché de masse des voitures particulières, l’hydrogène semble moins prometteur. En effet, les progrès réalisés dans le domaine des batteries et des systèmes de recharge rendent l’électricité de plus en plus attractive.
De plus, le nombre de modèles de voitures à hydrogène disponibles sur le marché reste très limité. Actuellement, seules la Hyundai Nexo et la Toyota Mirai sont proposées. Et il est peu probable que d’autres modèles fassent leur apparition dans les prochaines années.
En somme, malgré son potentiel, l’hydrogène peine à s’imposer comme une alternative viable aux voitures électriques. Les problèmes de production et d’efficacité énergétique, ainsi que le manque de modèles disponibles, freinent son adoption. Il reste à voir si des avancées technologiques permettront à l’hydrogène de surmonter ces obstacles à l’avenir.